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Donc, le Petit Reporter de l’Imaginaire, quand il n’écrit pas, lit.

Et pas un livre – ou presque ! – où il ne trouve trace de ses petits amis.

Aujourd’hui, Molière (1622-1673), à travers les propos qu’on lui prête concernant un autre célèbre auteur dramatique :

Un jour […], pendant que Molière s’habillait, deux hommes d’esprit entrèrent chez lui et parlèrent avec de grands éloges d’une tragédie de Corneille jouée la veille pour la première fois. Molière les écoutait sans dire mot. Quand il fut habillé : “Eh bien, Messieurs, vous croyez donc, leur dit-il, que Corneille est l’auteur de ce que vous avez entendu ? Apprenez qu’il y a un petit lutin qui l’a pris en amitié et qui a de l’esprit comme un lutin. Quand il voit que Corneille se met à son bureau pour se ronger les ongles et tâcher de faire quelques vers, alors le petit lutin s’approche et lui dit quatre vers, huit, dix, quelquefois jusqu’à vingt de suite, qui sont au-dessus de tout ce qu’un homme peut faire. Après quoi, le petit lutin, qui est méchant comme un lutin, se retire à quelques pas en disant : ‘Voyons comment le vilain va faire tout seul*.’”

* Causeries d’un Curieux – tome 3, Feuillet de Conches, Paris 1864.